Marie Mangez, Christophe Perruchas, Chantal Dupuy-Dunier et Éloi Audoin-Rouzeau
Marie Mangez : Le parfum de cendres, Éditions Finitude
Photo de l'auteure ©Sandrine Cellard
Les parfums sont toute la vie de Sylvain Bragonard. Il a le don de cerner n'importe quelle personnalité grâce à de simples senteurs, qu'elles soient vives ou délicates, subtiles ou entêtantes. Tout le monde y passe, même les morts dont il s'occupe tous les jours dans son métier d'embaumeur. Cette manière insolite de dresser des portraits stupéfie Alice, une jeune thésarde qui s'intéresse à son étrange profession.
Pour elle, Sylvain lui-même est une véritable énigme : bourru, taiseux, il semble plus à l'aise avec les morts qu'avec les vivants. Elle sent qu'il cache quelque chose et cette curieuse impénitente veut percer le mystère. Doucement, elle va l'apprivoiser, partager avec lui sa passion pour la musique, et comprendre ce qu'il cache depuis quinze ans.
Christophe Perruchas : Revenir fils, Éditions du Rouergue
Photo de l'auteur ©Julie Balagué
Dans ce roman puissant, Christophe Perruchas confronte un fils à la folie de sa mère, atteinte du syndrome de Diogène (elle accumule les objets qui envahissent peu à peu la maison). En deux séquences séparées d'une vingtaine d'années, le fils adolescent puis jeune père fait face à cette mère inaccessible qui l'a « orpheliné » de son vivant. Saisissant.
Chantal Dupuy-Dunier : La langue du pic vert, Éditions La Déviation
Photo de l'auteure ©DR
« Le pic vert enroule sa langue autour de son cerveau pour le protéger contre les trépidations quand il fore les arbres. » Cette phrase, prononcée par un guide de musée, est une révélation pour Sylvain Breuil, le point de départ d´une quête de l´invulnérabilité, puis de l´immortalité.
Il y a la mère, morte en mettant Sylvain au monde, le père atteint d´Alzheimer, mais aussi Stanislav, l´ami arménien, une jeune fille aux yeux de pluie, un apnéiste, un boulier chinois, une grenouille cendrier, un précis d´ornithologie, des ouvrages sur l´ésotérisme hindou, une ville du Sud, un village d´Auvergne, une grue de chantier et un pic vert, des pics verts. Magie des mots, richesse des images, histoire émouvante et personnages attachants, au service d´un sujet universel : comment faire face à l´angoisse de la mort ? La poétesse Chantal Dupuy-Dunier manie en virtuose le jeu du langage. Mystérieux et original, son premier roman est dédié à tous ceux dont le rêve est appelé folie.
Éloi Audoin-Rouzeau : Ouvre ton aile au vent, Éditions Phébus
Photo de l'auteur ©Alcock
Dans un avenir proche, une épidémie d'origine aviaire frappe la planète. L'élevage des oiseaux de basse-cour est interdit, et la société française pâtit de restrictions draconiennes. Une fois par an seulement, la population a droit à une célébration : un canard spécialement élevé est jeté du haut de la Tour d'Argent sous les yeux d'une foule ravie. Le vainqueur de cette battue à travers Paris pourra déguster l'animal en compagnie du Président de la République. Or, cette fois, le canard s'avère plus combatif que prévu. Son vol à travers Paris est l'occasion de rencontres avec des habitants à la marge de ce grand charivari.
Enfin, l'un des Parisiens compatissants, héros ordinaire, décide à ses risques et périls, de sauver le bouc-émissaire en l'amenant en Irlande, pays dépeuplé devenu havre pour les oiseaux sauvages.
Consultez les avis et partagez le vôtre sur lecteurs.com
Comments